Le jour où j'ai couru mon premier Marathon, Lyon le 2 octobre
Un marathon, j’avais toujours dit que je n’en ferai JAMAIS. Lors du marathon de Paris 2022, j’avais accompagné une partie de la team AJA dans cette aventure pour les encourager. En les voyant courir, j’avais envie d’être à leur place et en même temps, je me disais que je n’étais pas capable d’en faire autant. Et puis j’ai eu envie de me challenger, me prouver que j’étais capable de devenir marathonienne, ça claque !
J+30 après le marathon de Lyon... je ne réalise toujours pas l’exploit que j’ai accompli.
La préparation
10 semaines avant la date de la course, je suis disciplinée et je respecte mon programme d’entraînement à la lettre : mon quotidien est rythmé par les sorties courses à pied : lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, dimanche... Vélo, boulot, course à pied. Les premières séances sont difficiles, j’ai l’impression de ne pas avancer et que mon corps n’arrivera jamais à tenir 42km. Mais au fil des séances et des sorties longues, je sens que je progresse, mon mental se forge et ce marathon, j’y crois de plus en plus.
Quelques semaines avant la date butoir, j’embarque mon frère (Mathias Bourreau), mon chéri (Lucas Chevalier) et son papa (Philippe Chevalier) dans cette aventure. L’objectif ? Courir ensemble, à mon rythme. Je suis rassurée, car je ne serai pas seule sur le parcours.
La veille du grand jour, je ne réalise pas que le lendemain, je serai sur la ligne de départ d’un marathon.
Le jour j
5h45, réveil pour le grand départ. Je n’ai pas fermé l’oeil de la nuit mais je ne suis pas fatiguée, juste excitée et qu’une hâte : être sur la ligne de départ. L’adrénaline monte, monte... J’ai le palpitant, quelles sensations !
8h, on se glisse dans le SAS 3h30, tout au fond pour ne pas être embarqués dans une allure trop rapide. 8h30, coup de feu, c’est parti... Les premiers kilomètres, je profite du parcours, je recharge les batteries pour les prochains kilomètres qui seront durs, je le sais. Il fait beau, du monde nous encourage, à certains passages, j’en ai même des frissons. Philippe galope devant nous et prend des photos et des vidéos. Mon frère est à ma gauche, Lucas à ma droite, je suis bien entourée et je maintien le rythme.
21ème kilomètre, le semi est passé. C’est à ce moment où je fais un check-up sur mon état de forme : pour moi les voyants sont au vert. Toujours avec les garçons, on gère, on est réguliers et ils m’aident à maintenir une bonne allure.
Je regarde ma montre : 25ème km. C’est loin d’être la fin et je commence à avoir mal partout. Je pensais tenir jusqu’au 30ème sans difficulté mais les douleurs sont apparues plus tôt que prévu. C’est réellement là que ma course a commencé. A partir de ce 25ème kilomètre, c’est ma tête qui prend le relais.
30ème kilomètre, 6ème ravitaillement : première fois que je ralentis pour manger. Passé cet endroit, je craque. Je continu de courir mais les larmes coulent. Mon corps me dit d’arrêter, ma tête me dis d’avancer. Les garçons m’encouragent, je ne m’arrête pas, hors de question. Après ces quelques larmes, je retrouve de l’énergie. A partir du 30ème kilomètre, je ralenti le rythme. Je regarde ma montre et je suis encore dans les temps pour finir en 4h ou un peu moins. Mais je ne sens plus mes jambes, des douleurs inhabituelles apparaissent, je sens mon corps usé mais je sais que si je m’arrête, je ne pourrais pas repartir.
Peu importe la difficulté, je finirai cette course mais je dois me rendre à l’évidence. Je ne franchirai pas la ligne d’arrivée en moins de 4h. C’est un peu une déception pour moi mais je m’accroche. Peu importe la difficulté et le chrono, je dois finir cette course.
39ème kilomètre, c’est bientôt la fin et les larmes montent une nouvelle fois : des larmes de douleur mêlées à des larmes de bonheur car c’est bientôt la fin. Mon regard croise celui de mon frère, on se comprend : nos corps sont épuisés. C’est dur pour lui, il a accepté de me suivre dans cette course en se préparant que deux semaines avant. Pour Lucas c’est dur aussi : difficile de ne pas courir à son allure. Les 2 derniers kilomètres, Philippe galope devant : il lance notre musique mythique des jours de grande course, Calogéro « en apesanteur ». Je ne réfléchis plus, je sais juste que mes jambes m’emmènent jusqu’au bout.
Dernière ligne droite, ... Je ne m’écoute pas, je fonces, main dans la main avec mes coéquipiers.
C’est une sensation étrange de s'arrêter net après plus de 42km d’effort. J’ai très mal aux jambes, je n'arrive plus à marcher. Il m’aura fallut un peu de repos avant de pouvoir reprendre des forces.
Sur la route du retour, je ne compte plus le nombre de fois où j’ai baillé. Je me sens lessivée, mon corps est épuisé. Tout mon corps me rappelle douloureusement cette aventure mais cette aventure était si belle, je la recommencerai une prochaine fois, c’est certain. Un marathon, c'est un arc-en-ciel d’émotion, c'est des sensations incroyables, il faut le vivre au moins une fois dans sa vie.
Ségolène
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