Les 100 km de Millau: le 24 Sept

Après quelques semaines de réflexions, me voici lancé sur un nouveau défi: les 100km de Millau !
Mon 1er ultra !

Les 6 mois précédent l’échéance, on y pense de plus en plus. Pour couronner le tout, il y a une belle photo du viaduc dans les couloirs de mon bureau, du coup, tous les jours je vois où l’on va passer !
Nous sommes 6 coureurs embarqués dans cette aventure (Sandrine, Pascale, Stéphane, Pierre, Philippe et moi-même). Sans compter nos 5 suiveurs qui sont un élément hautement important sur 100km (Dominique, Marc, Sébastien, Véronique et Sylvie)

La préparation spécifique se déroulant sur 3 mois, on va avoir chaud !!!
Après un petit repos suite au maratrail des passerelles, j’attaque la prépa avec des sorties longues en footing d’environ 2h. Dur dur de se motiver le matin à 8h en vacances pour aller courir sous la chaleur !!!

Dans l’ensemble, la prépa se déroule bien. Pas de bobos. Les séances s’enchaînent avec des blocs de 2 ou 3 jours consécutifs (ex : le vendredi 18km, le samedi 23km et le dimanche 35/40km). Sans compter qu’il faut ajouter de la côte. Et oui, il y a pas mal de côtes sur la deuxième partie du parcours.
Heureusement que les sorties se font ensemble, ça passe plus vite ! Tout aller trop bien !

2 semaines avant le jour J, notre pupuce notre a quittée. Grosse charge émotionnelle. On s’est promis de tous finir pour elle. La motivation a redoublé.

Le lundi dernier, Philippe se fait renverser par une voiture alors qu’il été en vélo. Petite journée à l’hôpital. Rien de cassé mais des bleus et courbatures. La course semble comprise pour lui !

Vendredi matin, nous nous retrouvons pour faire la route ensemble. Après avoir perdus des gâteaux sur la route (j’avais laissé un sac de gâteaux sur le porte vélos !), nous retrouvons le reste de la bande : Pierre et Véronique qui viennent de la Bretagne et Dominique qui était en vacances. Petite reconnaissance de la fin du parcours. Et ben ça va être dur !! Stéphane est devenu tout blanc en voyant le parcours !!!!

Après un petit test, Philippe prend la sage décision de ne pas prendre le départ. Du coup, je me retrouve avec 2 suiveurs en vélo : mon père et ma mère! Après une petite bière, retrait des dossards et la pasta party, il est temps d’aller au lit car la journée de samedi s’annonce longue !

Jour-J :

A 10h, les 1800 coureurs du 100km et les 400 coureurs du marathon sont lâchés. Le premier semi est assez roulant le long du Tarn. On retrouve nos vélos au 7 ème . On court avec Pascale jusqu’au 25/30 ème km. Nous sommes sur nos allures d’entrainements (10/10,2km/h), tout va bien (heureusement car le chemin est encore long).

Le deuxième semi, sur l’autre rive du Tarn, est un peu plus accidenté, mais rien de méchant. Douleur à la fesse qui apparait. Un peu de pommade magique. Je ralentis un peu (9,5 km/h). Ça passe tranquillement jusqu’au passage sur la ligne d’arrivée du marathon. Maintenant, il faut repartir sur l’aller-retour jusqu’à St Afrique. Les choses sérieuses commencent. 1 er côte pour passer sous le viaduc. Je cours la 1 ère partie et finit en marchant.. Je recours dans la descente sans aller trop vite (8km/h) car les descentes font mal aux cuissots.
Ensuite, il y a une portion de 6/7 km en faux plat montant assez monotone mais sa passe pas trop mal (entre 7,5 et 8,5 km/h)
Ca y est, on y est au gros morceau !
La montée du col de Tiergues (en marchant comme beaucoup de monde), longue descente sur St Afrique sur un rythme correct (8km/h) puis en bas (72 ème km), demi-retour !!!
La longue remontée se met également en marchant.
Des crampes arrivent en haut de la remontée. Au ravitaillement, je me fais masser. Ca m’a fait un bien fou !

Faut repartir, il en reste 23. A ce moment-là, on pense qu’à l’arrivée, car après avoir fait ce gros morceau, le plus dur est fait et plus rien ne peut nous arriver…
La nuit commence on sort les frontales et la descente du col de Tiergues se fait en courant (7,5km/h) avec des ribambelles de lumières rouge et jaune. C’est magnifique. Sachant que la deuxième partie du parcours est en aller-retour, nous nous croisons tous. C’est super sympa, tout le monde s’encourage.

On retombe sur la portion monotone, en faux plat descendants cette fois-ci. J’appréhendais cette portion, mais ça s’est fait (7/7,5 km/h). 90 ème km au pied du viaduc (c’est rien 10km ! je me suis dit c’est ce que vont faire les copains dimanche matin !).

Je commence la remontée du viaduc en courant car mon objectif de finir avant minuit est réalisable). Mais je me rends vite compte que courir (7km/h) ne me fera pas gagner beaucoup de temps, alors je marche (5,5km/h). En haut au 93 ème , au moment de relancer la course, impossible de courir, panne d’essence. Je demande au vélo une compote en espérant que ça reparte mais rien, je n’arrive plus à courir !

Au 95 ème , obligé de m’allonger par terre, des frissons apparaissent. Grosse hypoglycémie ! Mon père me tire les crampes, ma mère me met une couverture de survie. Je mange des compotes énergétiques. Après au moins 15 à 20 min (je me rappelle plus trop !) je me relève pour repartir.

J’ai promis que j’irai au bout alors je fraichirai ce podium d’arrivée ! Ça va mieux mais je préfère finir en marchant (5,5km/h), tant pis pour le chrono.

96, 97, 98, 99…
Une dernière visio à Jennifer (les enfants dorment déjà). L’émotion monte. Ça y est le podium est là au bout des 500 derniers mètres de montée.

Le soulagement, je l’ai fait !!!

Je remercie mes parents en descendant du podium car sans eux, je ne suis pas sûr que j’aurai été aussi loin dans la souffrance.
Le parcours est sympa avec des beaux points de vue. L’organisation est au top avec 800 bénévoles, les routes coupées à la circulation.
Tout au long de la course, nous avons reçu vos encouragements ce qui nous a fait un bien fou. Nous avons aussi fait des visios (dans les montées pour que ce passe plus vite). Ça fait du bien de voir les enfants nous encourager ou de voir les copains en train de boire l’apéro (hein Luc !!!).

Le 100km est une aventure humaine exceptionnelle entre copains et même familiale où l’on apprend énormément sur soi et ses limites ! (pour progresser pour les prochains…)

Par contre, le suiveur vélo est indispensable pour mener à bien cette aventure. Nous avons passé un super week-end même si la souffrance était là, nous avons bien rigoler. Les photos et vidéos prises le lendemain de la course restent à Millau….

Merci à tous ceux qui ont fait des sorties d’entraînements avec nous, merci à tous pour vos encouragements jusqu’à tard dans la nuit. Merci à mes parents de m’avoir suivi et soutenu.
Merci à mes enfants pour leurs dessins et encouragements.
Gros merci à Jennifer qui m’a supporté pendant toute la prépa et m’avoir laissé du temps pour toutes ces sorties longues (maintenant c’est à toi de préparer Deauville, chacun son tour !)

Je dédie cette médaille à Pupuce, Emma et Tibo.

A bientôt pour de nouvelles aventures.

Jeremy

Résultats:

2019 engagés, 1764 partants, 1500 arrivants
1 er NOUTARY Gabriel 7h04’51 (12,62km/h)
78 ème DOLZ Stéphane 10h10,04 (9,11km/h)
134 ème PELOIS Sandrine 10h38,50 (8,26km/h) (record du club)
375 ème SIROP Pascale 12h04’53 (7,27km/h)
876 ème LUCET Jeremy 14h27’49 (5,15km/h)
1061 ème NIVOIX Pierre 15h22’15 (5,12km/h)

Stéphane :

‘’Un grand bravo à tous sur cette magnifique épreuve de Millau. Pour ma part, très content du résultat, malgré un coup de moins bien assez tôt dans la course. Mais grâce à mon super suiveur Dom et mon étoile, j’ai pu finir très correctement.’’

Pierre :

‘’Ma course serait trop longue … à raconter !! Mais ce fut un plaisir … de vous retrouver. Et je suis sûr que, de là-haut, Pupuce a été très fière de vous.’’

Sandrine :

‘’Toute la prépa m’a portée jusqu’à la ligne d’arrivée en plus du soutien de Pupuce et de tous ceux qui m’ont envoyé des messages pendant la course.’’

Pascale :

‘’Très contente d’avoir fait ce 100km mythique. Et avec dans la tête, franchir la ligne d’arrivée pour Pupuce.’’

Sébastien :

‘’Quand le coureur est finisher, le suiveur bénéficie de cet honneur.’